Quelques-uns des écrivains les plus célèbres de la littérature québécoise du 19e siècle

Voici quelques-uns des écrivains les plus célèbres de la littérature québécoise du 19e siècle.

La littérature québécoise, de plus en plus connue à l’international, offre un panorama riche et diversifié aux lecteurs avides de découvertes. Qu’il s’agisse de poésie, de théâtre ou de prose, chacun saura y trouver son compte.

Les adeptes de poésie seront particulièrement choyés puisque la tradition poétique, au Québec, est l’une des plus fécondes. L’un des précurseurs en la matière se nomme Hector de Saint-Denys Garneau. Né en 1912 dans une famille d’intellectuels, il fut l’un des grands poètes de son époque. Dans le recueil Regards et jeux dans l’espace (1937), nous accédons à une poésie abstraite qui traite de la vie et de la mort :

Je suis une cage d’oiseau

Une cage d’os

Avec un oiseau

 

L’oiseau dans ma cage d’os

C’est la mort qui fait son nid

 

[…]

 

Il ne pourra s’en aller

Qu’après avoir tout mangé

Mon cœur

La source de sang

Avec la vie dedans

 

Il aura mon âme au bec

 

« Cage d’oiseau », Hector de Saint-Denys Garneau, Regards et jeux dans l’espace

L’influence de ce dernier se fait tout particulièrement sentir chez sa cousine, Anne Hébert, elle-même autrice. C’est Saint-Denys Garneau qui présentera cette dernière à certains auteurs français, tels que Supervielle, Claudel, Éluard et Reverdy, pour n’en nommer que quelques-uns. Passant de la prose à la poésie, Hébert propose une écriture symboliste et réaliste – ce qui lui vaudra l’étiquette de « matérialiste ». Mis à part sa poésie, l’autrice est surtout connue pour ses romans Kamouraska (1970) et Les Fous de Bassan (1982), qui sont imprégnés de romantisme. Ces ouvrages font partie du mouvement d’affirmation culturelle québécois de la seconde moitié du vingtième siècle.

Un autre poète qui a exercé une influence indéniable sur l’histoire littéraire du Québec est Claude Gauvreau, auteur éminent qui a signé le manifeste Refus global (1948) et qui était un homme de lettres respecté. L’auteur fera partie du mouvement automatiste, publiant des œuvres éclatées et avant-gardistes qui choqueront par leur caractère anticonformiste. En témoigne Refus global, manifeste artistique collectif s’opposant aux valeurs traditionnelles de l’époque et critiquant le dogme religieux, tout comme d’autres aspects de la société. Le texte préconise une ouverture sur le monde plutôt qu’un repli sur la tradition – territoire jugé, aux yeux des signataires, infertile à l’élaboration de la culture québécoise de demain. Gauvreau surprendra par ses poèmes empreints de liberté et de vitalité :

Dans le champ

un homme

lire

et délire en sablant les restants

du festin des équinoxes…

Il pleut

Mais il ne peut plus aimer la cendre où clapotent ses

espoirs et ses mythes […]

Étal mixte et autres poèmes, Claude Gauvreau, 1951

Denise Boucher, autrice de la pièce Les Fées ont soif,  se retrouve aussi parmi ces artistes dont les œuvres sont marquées par une ferveur artistique revendicatrice. La pièce, lorsque mise en scène pour la première fois en 1978 au théâtre du Nouveau Monde, crée une onde de choc. L’œuvre, résolument féministe, déconstruit les archétypes féminins que sont ceux de la Mère, de la Vierge et de la Putain. Ces figures, nous dit l’autrice, traduisent les fantasmes projetés sur des femmes par des hommes, en plus de servir le projet de l’Église catholique qui vise à réprimer la sexualité féminine. La pièce, Les Fées ont soif, suscitera un véritable scandale, entraînant plusieurs tentatives de censure. Les représentations de la pièce seront à nouveau permises, en 1979, enclenchant alors une discussion au sein de l’Église et des institutions artistiques en ce qui a trait à la subvention de la culture.

Finalement, on ne saurait passer à côté de Gaston Miron et de sa poésie, où l’amour et l’intime tendent vers le politique, vers les espoirs indépendantistes. La Marche à l’amour (1998) est un classique de la littérature québécoise au sein duquel Miron déclame son amour pour une femme :

[…]


j’allumerai chez toi les phares de la douceur

nous nous reposerons dans la lumière

de toutes les mers en fleurs de manne

puis je jetterai dans ton corps le vent de mon sang

tu seras heureuse fille heureuse

d’être la femme que tu es dans mes bras

le monde entier sera changé en toi et moi

 

« La Marche à l’amour », L’homme rapaillé, Gaston Miron, 1998

C’est une étreinte amoureuse qui est vectrice de changement, englobant à elle seule le « monde entier » et contenant en son sein le germe de l’espérance.
Ces quelques auteurs et autrices, loin d’être les seuls artistes à avoir marqué leur période, font figure de piliers dans le milieu littéraire. À ce jour encore, l’empreinte qu’ils et elles ont laissée en aura inspiré plus d’un. C’est pourquoi, en les lisant, vous ne lisez pas simplement des œuvres, mais vous vous plongez également dans ce qui fait l’essence même de la littérature québécoise.
Attendez-vous à faire de belles trouvailles en lisant ces grands et grandes de la littérature québécoise dont les mots sauront vous surprendre et vous captiver.

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